[CHRONIQUE] Le prieuré de l’oranger de Samantha Shannon

Le prieuré de l’oranger de Samantha Shannon

Editions : de Saxus

958 pages

Paru le 31 Octobre 2019

Aperçu : Un monde divisé. Un reinaume sans héritière. Un ancien ennemi s'éveille. La maison Berethnet règne sur l'Inys depuis près de mille ans. La reine Sabran IX qui rechigne à se marier doit absolument donner naissance à une héritière pour protéger son reinaume de la destruction, mais des assassins se rapprochent d'elle... Ead Duryan est une marginale à la cour. Servante de la reine en apparence, elle appartient à une société secrète de mages.

Sa mission est de protéger Sabran à tout prix, même si l'usage d'une magie interdite s'impose pour cela. De l'autre côté de l'Abysse, Tané s'est entraînée toute sa vie pour devenir une dragonnière et chevaucher les plus impressionnantes créatures que le monde ait connues. Elle va cependant devoir faire un choix qui pourrait bouleverser son existence. Pendant que l'Est et l'Ouest continuent de se diviser un peu plus chaque jour, les sombres forces du chaos s'éveillent d'un long sommeil...

Bientôt, l'humanité devra s'unir si elle veut survivre à la plus grande des menaces.

Mon commentaire général : Une épopée grandiose !

Ma note : 8/10

La citation qui résume tout : « Mais le règne de la Vertu est en péril. Le monde tout entier est en péril » (p.84)

Mon avis (garanti sans spoiler) :

Il m’aura fallu du temps pour enfin oser empoigner cette petite brique, et encore quelques jours pour venir à bout de ces neuf cent pages pleines de rebondissements.

Le prieuré de l’oranger est un roman avec lequel il faut prendre son temps et qui prend lui-même la peine d’installer les différentes intrigues avant le grand final. C’est un livre dans lequel tu vas t’immerger pendant plusieurs jours et vivre une grande aventure.

Il est difficile de résumer tout ce qui s’y passe, d’ailleurs je peine moi-même à m’en souvenir. Il y a plusieurs intrigues, réparties dans le monde imaginé par Samantha Shannon, unies par un même fil rouge : combattre le Sans-Nom, une créature issue d’un volcan, vaincue il y a mille ans, mais prête à se réveiller de l’Abysse dans lequel il a été plongé.

Dans cet univers, l’Est et l’Ouest sont ennemis, opposés par leurs religions. Mais des dissentions existent aussi dans l’Ouest, où le culte du Sans-Nom réapparait et où le Sud n’est pas d’accord avec la proclamation du Saint de la foi majoritaire. Bref, c’est un nid de serpents où les complots et trahisons sont légion et où les légendes séculaires pourraient receler la réponse à nombre de questions…

La plume est riche, les personnages bien travaillés et l’intrigue complexe. La comparaison avec Games of Throne vient sûrement de l’ambiance médiévale, de l’aspect roman chorale et du fait qu’il ne vaut mieux pas s’attacher de trop aux personnages… car on ne sait jamais s’ils seront encore vivants à la page suivante !

Malgré tout, je suis loin du coup de cœur déclaré par beaucoup, la faute aux longueurs qui étirent l’intrigue et repoussent l’action. Il est évidemment important de préciser les mythes, qui ont ici un vrai rôle à jouer, les relations entre personnages ou le passé qui façonne les caractères, mais j’ai trouvé certains points de vue inutiles et ennuyeux. Je me suis retrouvée à lire plusieurs fois en diagonale pour passer à la suite et c’est dommage.

C’est tout de même une fresque excellente, pleine de diversité, que je conseillerai largement aux fans de fantasy.

Et maintenant, passons à mes commentaires non censurés... Attention spoilers ! Si tu ne veux pas en savoir plus sur l'histoire, arrête-toi ici !

Mes commentaires non censurés :

Si j’ai adoré suivre Ead et Loth, j’ai eu beaucoup de mal avec les passages de Tané et Niclays.

Il faut dire que j’adore les intrigues de cour et j’ai été servie par les manœuvres politiques de l’Inys. J’ai aussi apprécié l’incursion en pays draconique de Loth (et Kit que j’avais pourtant apprécié), et plus tard le Prieuré. Les créatures fantastiques sont exceptionnelles, tout comme la magie venant des arbres.

Par contre, ce qui se passe à l’Est m’a paru vraiment ennuyeux. L’apprentissage de Tané ne m’a pas paru passionnant. Ce qui est important à retenir, c’est son lien avec les dragons, et ensuite son héritage. Le récit aurait donc pu commencer alors qu’elle était déjà dragonnière.

De même, le rôle de Niclays n’est toujours pas clair pour moi. Tout d’abord, c’est un personnage que j’ai détesté. Autocentré sur les malheurs de sa petite personne, Niclays n’a pour seul intérêt que d’attirer Kalyba sur le bateau à la toute fin. Par conséquent, j’ai survolé les passages qui le concernaient.

Le problème, c’est que sur neuf cent pages, les longueurs ne prennent pas la même importance que sur trois cent et que l’autrice a forcément fait des choix dans son récit. J’aurais par exemple préféré assister au siège de Càrscaro et savoir ce qu’il était advenu de la Donmata Marosa.

Je suis tout de même ravie d’avoir découvert cette autrice et je pourrais me pencher sur son autre série, Saison d’Os, mais savoir qu’il y aura en tout sept tomes a plutôt tendance à me décourager…

Et toi, Ami Lecteur, qu’en penses-tu ?  Prêt à affronter le Sans-Nom ?

Dis-le moi en commentaire.

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