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Les lectures de Doris
6 septembre 2017

The hate u give

the hate u giveThe hate u give de Angie Thomas

Editions : Editions Balzer + Bray (pas de date de VF pour l’instant)

468 pages

Paru le 2 mars 2017

Aperçu : Starr Carter, 16 ans, évolue entre deux mondes : le quartier pauvre où elle vit et l’école de banlieue chic où elle étudie. L’équilibre précaire entre ces deux mondes vole en éclat quand Starr est témoin de la fusillade mortelle de son meilleur ami d’enfance, Khalil, par un officier de police. Khalil n’était pas armé.

Peu de temps après, la mort de Khalil fait les gros titres. Certains disent que c’était un voyou, peut-être même un dealer et membre d’un gang. La meilleure amie de Starr à l’école suggère qu’il l’avait bien cherché. Quand il devient clair que la police n’a aucun intérêt à enquêter sur l’incident, les manifestants prennent la rue d’assaut et le quartier de Starr se transforme en zone de guerre. Tout le monde veut savoir ce qu’il s’est vraiment passé cette nuit-là. Et la seule personne vivante qui peut répondre à cette question est Starr.

Mais ce que Starr peut dire – ou pas – pourrait détruire sa communauté. Cela pourrait aussi mettre sa vie en danger. [Traduction personnelle]

Mon commentaire général : Indispensable !

Ma note : 10/10

La citation qui résume tout : « Quel est l’intérêt d’avoir une voix si tu comptes rester silencieuse dans les moments qui importent le plus ? » [Traduction personnelle]

Mon avis (garanti sans spoiler) :

The hate U give est le roman VO qui fait beaucoup de bruit en ce moment, et sa réputation n’est pas du tout usurpée.

J’avoue avoir eu une petite appréhension à l’ouverture de ce roman : peur de trop de polémique, d’un contenu trop politique ou trop accusateur, et pourtant il n’en est rien.

Au contraire, l’auteure permet, à travers les yeux de Starr, son héroïne, d’aborder la situation sur le juste ton : celui d’une jeune fille qui essaie de comprendre comment on en est arrivé là, tout en se préservant.

En effet, Starr est le pilier de l’histoire, celle qui fait le lien entre le « ghetto » où elle vit et la banlieue riche (et blanche) où elle est scolarisée, ce qui permet aussi d’appréhender les évènements selon tous les points de vue et de mettre en perspective les intérêts/croyances de chacun.

L’évènement principal est évidemment le décès de Khalil, meilleur ami de Starr, suite à une bavure policière. Certains y voient un assassinat, d’autres une fatalité (après tout Khalil n’était qu’un dealer et un membre de gang), une simple erreur, une tragédie ou un déclic pour faire avancer la cause des Noirs aux Etats-Unis. Angie Thomas n’accuse jamais, elle se contente de montrer la réalité d’une jeune fille de 16 ans, seule témoin de la scène, écartelée entre deux mondes, qui ne sait pas si elle doit parler pour défendre son ami ou se taire pour se protéger.

Outre cet aspect politique, The hate u give est aussi un formidable journal quotidien de la vie dans les ghettos. Bien évidemment, on y parle de trafic de drogues ou d’affrontements entre gangs, mais on y montre surtout la solidarité qui lie les habitants, leur détermination et leur courage.

C’est un roman qui parle aussi beaucoup de liens familiaux ou amicaux, avec beaucoup d’amour et d’émotions brutes.

La justesse est d’ailleurs le terme qui me parait le mieux qualifier ce roman, qui est tellement pertinent qu’il m’a plus fait l’effet d’un témoignage que d’une histoire romancée.

C’est un livre à lire absolument et à faire lire le plus largement possible car si l’histoire se passe aux Etats-Unis, la situation en France commence dangereusement à s’en rapprocher. Attention tout de même au niveau de lecture en VO pour ceux qui ne souhaitent pas attendre la traduction (pour laquelle je n’ai pas trouvé de date mais qui devrait se faire chez Nathan) : l’anglais est bourré d’argot, ce qui peut rendre compliquée la lecture des premières pages, le temps de se laisser embarquer par la vie de Starr et de ne plus pouvoir lâcher avant la fin.

Sache aussi que les droits d’adaptation ont été achetés et que le film, mettant en scène Amandla Steinberg, devrait arriver sur nos écrans prochainement.

En tout cas, pour moi c’est un coup de cœur, pas dans le sens de mes distinctions habituelles parce que j’ai aimé un livre, mais tout simplement parce que celui-ci me parait indispensable.

 

Et maintenant, passons à mes commentaires non censurés... Attention spoilers ! Si tu ne veux pas en savoir plus sur l'histoire, arrête-toi ici !

 

Mes commentaires non censurés :

J’ai envie de revenir sur le gros point fort de ce roman : la pertinence.

Tout est juste, de toutes les façons possibles.

Du dramatique (car c’est quand même le point de départ du roman) contrebalancé par la juste dose de sentiments familiaux ou amicaux, du politique ramené à la vie d’une jeune fille de 16 ans, un affrontement Noir/Blanc remis en perspective par l’appartenance de Starr aux deux « mondes »… Tout est dosé à la perfection pour permettre à chacun, quel que soit son point de départ, son appartenance ou son chemin pour y trouver son compte.

L’identification à Starr est aisée. C’est une jeune fille touchante et attachante, partagée entre ses origines et cet autre monde qu’elle côtoie parce que ses parents ont voulu une vie meilleure pour leurs enfants. Elle passe d’un univers à l’autre, en s’adaptant, jusqu’à ce qu’elle réalise qu’elle peut être elle-même dans les deux. C’est une jolie évolution, une quête identitaire tout à fait légitime, pour cette jeune fille lumineuse, qui est tellement vraie dans ses réactions qu’elle pourrait être une voisine ou une amie. J’ai refermé le roman avec l’impression de la connaître et beaucoup de tristesse de la laisser.

L’aspect familial est abordé avec tout autant de précision et de réalisme. Des chamailleries entre frères et sœurs, à l’amour qui lie cette famille recomposée, des petits détails du quotidien qui rendent ce récit tellement véridique, et touchant du coup. J’ai pénétré dans l’intimité de cette famille à laquelle je me suis réellement attachée. J’ai vu les doutes et les peurs des parents, l’amour que leur portent leurs enfants, et je les ai tous aimés moi aussi.

Ce roman est une pépite, le genre de livre qui retourne et bouleverse sans qu’on s’en rende compte avant de fermer la dernière page et de se dire « Ah oui, quand même… ».

 

Et toi, Ami Lecteur, qu’en penses-tu ? Veux-tu vivre à Garden Heights avec Starr ?

Dis-le moi en commentaire.

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