Dividing Eden, tome 1

Dividing Eden de Joelle Charbonneau

Editions : Milan

304 pages

Paru le 6 Juin 2018

Aperçu : Lorsque leur père le roi et leur frère aîné meurent, les jumeaux Carys et Andreus doivent s’affronter dans une série d’épreuves pour déterminer lequel des deux régnera sur le royaume d’Eden.

Eux qui n’ont jamais pensé à accéder au pouvoir et qui ont passé toute leur vie à se protéger mutuellement se retrouvent en concurrence pour la première fois. Andreus bénéficie du soutien du Conseil, Carys de celui du peuple. Impossible a priori de les départager, mais, dans l’ombre, chacun intrigue pour voir son favori monter sur le trône.

Malgré leur attachement, s’engage une bataille sans merci entre le frère et la sœur. Jusqu’où sont-ils capables d’aller pour obtenir la couronne ? Peuvent-ils continuer à se faire confiance ? Doivent-ils écouter les conseils de ceux qui, prétendument pour leur bien, les éloignent l’un de l’autre ?

Mon commentaire général : Moi aussi je suis divisée…

Ma note : 6/10

La citation qui résume tout : « Parfois les gens ne font de terribles choix que par crainte de perdre ce à quoi ils tiennent. » (p.143)

Mon avis (garanti sans spoiler) :

Je dois bien avouer que c’est la couverture magnifique qui a attiré mon œil sur ce roman. On y comprend tout de suite l’opposition entre un homme et une femme, prêts à se battre, et pourtant le tout semble presque poétique. Ne t’y fie pas, la seule chose qui est poétique dans ce livre, c’est la jolie plume de Joelle Charbonneau.

Pour le reste, je trouve que la couverture VO est plus fidèle au contenu du roman :

Là on comprend bien de quoi on va parler !

Car comme d’habitude avec Joelle Charbonneau, le récit comporte pas mal de violence. C’est dur, c’est cruel parfois, mais le tout se tient car l’univers est assez sombre et la compassion y est une faiblesse plus qu’une force.

J’apprécie d’ailleurs qu’on n’édulcore pas un roman parce qu’il est estampillé Jeunesse. Si les personnages avaient eu quelques années de plus, ça aurait fonctionné tout aussi bien sans rien changer au récit.

Voilà pour ce que j’ai aimé.

Il va maintenant falloir aborder les aspects que j’ai moins appréciés.

Il faut tout d’abord savoir que le résumé en dévoile beaucoup trop. Même s’il est vrai que la compétition fraternelle est intrigante, elle n’arrive qu’au bout d’une centaine de pages, le temps de poser l’histoire. Pour moi qui attendait cet évènement avec impatience, j’ai en conséquence parfois trouvé le temps long.

D’autre part, il y a beaucoup d’évènements qui se devinent facilement, des trahisons, des comportements changeants qui laissent présager la suite et j’ai trouvé ça dommage. J’aurais aimé être surprise. J’ai aussi trouvé que l’autrice restait parfois très en surface concernant l’univers. J’aurais aimé plus d’approfondissement, quitte à rajouter quelques pages puisque le récit se lit très bien. Je n’ai ainsi pas compris le culte voué aux Vents qui semble pourtant la base de l’énergie du royaume…

Malgré tout, j’ai plutôt bien aimé et je pense que je lirai la suite, surtout que la série semble être sous forme de duologie, format que j’apprécie particulièrement.

Et maintenant, passons à mes commentaires non censurés... Attention spoilers ! Si tu ne veux pas en savoir plus sur l'histoire, arrête-toi ici !

Mes commentaires non censurés :

Mon autre point de regret concerne les personnages, en particulier l’opposition Carys et Andreus.

N’oublions pas qu’au début du récit, les jumeaux sont très liés, Carys agissant comme une protectrice pour son frère atteint de crises inexplicables.

Puis leurs père et frère meurent, leur mère devient folle, le Conseil (et Imogène-la-garce, désolée je ne l’ai jamais sentie) les force à une compétition qui au lieu de les souder davantage fait exploser leur duo. Ceci est d’ailleurs étonnant car Andreus retourne sa veste en un clin d’œil, se met à vouloir le trône de tout son être, alors que ça ne semblait pas être sa priorité. Peut-être qu’Imogène lui a bien retourné l’esprit, en tout cas, ce n’est pas montré au lecteur. Il devient simplement cruel du jour au lendemain, faisant paraître Carys comme une figure angélique.

Or j’aime les personnages qui ne sont ni tout blanc ni tout noir, et pour le coup, si j’appréciais l’addiction de Carys, qui lui donne un peu de relief, pour le reste je l’ai trouvée plutôt fade.

Je crois que j’aurais apprécié plus de coups bas entre les jumeaux. Si Andreus se prête un peu au jeu, Carys reste gentille, trop gentille. On ne peut pas rester de marbre quand votre frère tente de vous faire dévaler vingt mètres ou détruit toute la réserve de drogue à laquelle vous êtes accro…

Il m’a manqué des émotions, en fait. Je n’ai rien ressenti à la mort du roi et du prince (je ne savais pas qui c’était). Je n’ai pas non plus senti de détresse de la part des jumeaux alors que leur monde vient de voler en éclat. Ni de colère, ni de ressentiment.

J’espère que la suite se révèlera plus forte en sentiments. Avec Andreus sur le trône, on peut espérer quelques troubles…

Et toi, Ami Lecteur, qu’en penses-tu ?  Lequel des jumeaux soutiendras-tu ?

Dis-le moi en commentaire.