[CHRONIQUE] Je t'ai rêvé de Francesca Zappia
Je t’ai rêvé de Francesca Zappia
Editions : Robert Laffont Collection R
442 pages
Paru le 12 Novembre 2015
Aperçu : Vous, les gens normaux, êtes tellement habitués à la réalité que vous n'envisagez pas qu'elle puisse être mise en doute. Et si vous n'étiez pas capables de faire la part des choses ? Jour après jour, elle se retrouve confrontée au même dilemme : le quotidien est-il réel ou modifié par son cerveau détraqué ? Dans l'incapacité de se fier à ses sens, à ses émotions ou même à ses souvenirs, mais armée d'une volonté farouche, Alex livre bataille contre sa schizophrénie. Grâce à son appareil photo, à une Boule Magique Numéro 8 et au soutien indéfectible de sa petite sœur, elle est bien décidée à rester saine d'esprit suffisamment longtemps pour aller à l'université. Plutôt optimiste quant au résultat, Alex croise la route de Miles, qu'elle était persuadée d'avoir imaginé de toutes pièces... Avant même qu'elle s'en rende compte, voilà que la jeune femme se fait des amis, va à des soirées, tombe amoureuse et goûte à tous les rites de passage de l'adolescence. Mais alors, comment faire la différence entre les tourments du passage à l'âge adulte et les affres de la maladie ? Tellement habituée à la folie, Alex n'est pas tout à fait prête à affronter la normalité. Jusqu'où peut-elle se faire confiance ? Et nous, jusqu'où pouvons-nous la croire ?
Mon commentaire général : Très confus…
Ma note : 5/10
La citation qui résume tout : « Est-ce que mon monde n’existait que dans mon imagination ? » (p. 382)
Mon avis (garanti sans spoiler) :
Entrer dans la tête d’une schizophrène est une drôle d’expérience…
En effet, cette histoire est celle d’Alex, une jeune fille atteinte de schizophrénie paranoïaque. Cela signifie qu’Alex est sujette à des hallucinations, qu’elle ne sait pas distinguer la réalité des inventions de son esprit et qu’elle est persuadée que des gens en veulent à son intégrité. Au moment où le récit commence, Alex vient de changer d’école car elle a vécu un incident dans son ancien lycée. Elle espère bien vivre une année de terminale normale, protégée de ses hallucinations par son traitement médicamenteux. C’était sans compter sur la « folie » régnante dans ce nouveau lycée, où un élève est une sorte de mercenaire, où le principal idolâtre le panneau des scores du gymnase et où on dit qu’un serpent hante le plafond…
Pour dire la vérité brute, j’ai trouvé que ça se lisait bien grâce à la plume très fluide de Francesca Zappia mais je ne suis pas sûre d’avoir tout compris. C’est assez confus et d’ailleurs je ne suis même pas sûre qu’il y ait une intrigue de fond. Je n’ai pas assimilé où l’autrice voulait aller, même maintenant que j’ai refermé le livre. Pourtant, j’étais impatiente de découvrir de près cette maladie mentale incapacitante et de comprendre le quotidien d’une personne souffrant de cette pathologie. A la fin de ce roman, j’en sais un peu plus mais j’ai l’impression que la schizophrénie n’était pas vraiment au centre du récit.
Au final, je me suis plutôt ennuyée. Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, trop particuliers, et sans véritable but que la romance, c’était trop peu pour m’accrocher au récit.
Au vu des nombreux avis positifs que récolte ce roman, j’ai l’impression que c’est moi qui suis passée à côté. A lire pour te faire ton propre avis…
Et maintenant, passons à mes commentaires non censurés... Attention spoilers ! Si tu ne veux pas en savoir plus sur l'histoire, arrête-toi ici !
Mes commentaires non censurés :
Je ne sais pas si l’esprit d’un schizophrène voit les choses de façon aussi décousue que ce roman mais si c’est le cas, alors le principe de représentation de Je t’ai rêvé est atteint. Sinon, c’est qu’il est juste trop confus.
A part l’intrigue récurrente sur le principal McCoy, y a-t-il une histoire ?
Pour moi, le cœur du roman est la romance entre Alex et Miles, romance qui ne m’a pas apporté des frissons ni fait battre mon cœur plus vite. Tout cela est un peu forcé, on ne ressent pas vraiment d’attirance entre les personnages, ce qui fait que je n’y ai pas vraiment cru.
Et puis, tout le monde semble avoir des problèmes mentaux dans ce lycée, ce qui fait beaucoup à suivre. Alex est schizophrène, c’est sa caractéristique particulière, celle qu’on annonce dès le résumé. Mais on peut y ajouter la pathologie de Miles, qui ne sait pas gérer les émotions. Ou bien le côté psychopathe du principal McCoy. Ou le comportement étrange de Jetta, que je n’ai pas su cerner. Il y a aussi la violence du père de Miles. Ça fait beaucoup pour un seul livre, tellement qu’on ne sait plus où donner de la tête et que toutes les histoires ne peuvent pas être racontées à part égale.
Je suis ainsi très déconcertée par la faible importance donnée à l’histoire de Celia, qui a été abusée pendant deux ans, et qui ne mérite qu’une ligne en passant alors que c’est dramatique.
Je suis aussi en colère contre les parents d’Alex, complètement dépassés par la maladie de leur fille, et qui lui manquent totalement de respect en ne lui avouant pas que sa petite sœur est morte depuis de nombreuses années.
Au final, cette impression de brouillon qui ressort de ma lecture est dû au fait qu’il y en a trop et qu’à trop vouloir en faire, on ne peut pas tout traiter, ce qui laisse les choses inachevées.
Et toi, Ami Lecteur, qu’en penses-tu ? Sauras-tu faire la part des choses entre réalité et imagination ?
Dis-le moi en commentaire.