Six fourmis blanches de Sandrine Collette

Editions: Denoel

275 pages

Paru le 22 janvier 2015

Aperçu : Le mal rôde depuis toujours dans ces montagnes maudites. Parviendront-ils à lui échapper? Dressé sur un sommet aride et glacé, un homme à la haute stature s’apprête pour la cérémonie du sacrifice. Très loin au-dessous de lui, le village entier retient son souffle en le contemplant. À des kilomètres de là, partie pour trois jours de trek intense, Lou contemple les silhouettes qui marchent devant elle, ployées par l’effort. Leur cordée a l’air si fragile dans ce paysage vertigineux. On dirait six fourmis blanches… Lou l’ignore encore, mais dès demain ils ne seront plus que cinq. Égarés dans une effroyable tempête, terrifiés par la mort de leur compagnon, c’est pour leur propre survie qu’ils vont devoir lutter.

Mon commentaire général : Viens te faire balader dans les montagnes albanaises…

Ma note : 7.5/10

La citation qui résume tout : « Personne n’aurait pu imaginer. Et nous sommes tous partie prenante de cette aventure qui va virer à l’enfer. »

Mon avis (sans spoiler) :

Sandrine Collette est une auteures française de thriller qui monte et Six fourmis blanches en est un bel exemple.

Voici un roman bien construit et bien écrit qui, sans avoir rien de bien original, permet de passer un bon moment de lecture. L’avantage de ce récit plutôt court est que le lecteur est directement plongé dans l’histoire. Il n’y a pas de fioritures ou de descriptions inutiles. Les phrases sont courtes et vont droit au but.

Deux points de vue s’alternent durant tout le roman : Lou, tout juste arrivée en Albanie pour profiter d’un trek, et Mathias, sacrificateur local. Tous deux doivent, à cause d’évènements extérieurs, se battre pour leur vie. Evidemment, on se demande quand les deux histoires parallèles finiront par se rencontrer… Mais je ne dirai rien pour ne pas gâcher le suspens. L’avantage de cette configuration est qu’elle permet d’une part de percevoir la beauté du paysage et l’implacabilité de la montagne et d’autre part de découvrir les coutumes locales, dominées par la superstition. J’ai beaucoup aimé ce mélange, entre tradition et modernité.

J’ai par contre été surprise par l’adéquation entre le résumé de quatrième de couverture et ce que j’ai lu. Je m’attendais à toute autre chose, de l’ésotérique peut-être, avec ce mal qui est censé « rôder » dans ces montagnes… Par conséquent, quand j’ai réalisé que ce n’était pas le cas, j’ai été un poil déçue. Si un des rebondissement majeur du roman a été une vraie surprise pour moi, il y en a d’autres qui n’étaient pas compliqué à prévoir, pour peu qu’on soit adepte des thrillers.

Ceci dit, ça n’enlève rien à ce roman, un bon survival en pleine tempête de neige, qui me donne envie de découvrir les autres romans de cette auteure.

Et maintenant, passons à mes commentaires non censurés... Attention spoilers ! Si tu ne veux pas en savoir plus sur l'histoire, arrête-toi ici !

Mes commentaires non censurés :

Je ne sais pas pourquoi je m’attendais à une histoire impliquant un serial killer, planqué dans les montagnes, sacrifiant les touristes pour conjurer les esprits qui rôdent dans la montagne… Je m’étais déjà fait tout un scénario dans ma tête, et quand j’ai réalisé que les morts étaient à mettre sur le compte de la malchance et des conditions météorologiques mauvaises, j’ai été un peu déçue. J’ai eu droit à la course-poursuite dans la tempête que j’avais imaginée mais je n’ai pas ressenti beaucoup d’angoisse. Plutôt l’extrême fatigue des protagonistes.

Autre aspect « négatif » : il n’est pas compliqué de deviner qui va mourir. Le groupe se constitue de deux couples et deux hommes célibataires, dont on ne sait pas grand-chose. Par conséquent, il m’a paru logique que les célibataires disparaissent en premier, puis le second couple pour ne laisser que Lou, Elias et leur guide. Ma seule incertitude concernait Elias : sa mort aurait donné une tournure beaucoup plus tragique au récit car Lou ne se sent pas très concernée par les autres morts. Du moins c’est l’impression qu’elle donne, étant beaucoup plus préoccupée par sa propre survie. D’ailleurs, j’ai trouvé ce personnage un peu lisse et prévisible et je ne me suis pas beaucoup attachée à elle (et je ne parle pas d’Elias, complètement transparent, tellement que j’ai dû rouvrir le livre en écrivant cette chronique pour me souvenir de son prénom !). J’aurais aimé qu’elle se révolte, qu’elle quitte son côté « petite fille sage » face à l’éventualité de la mort. Elle ne fait que râler et voler quelques provisions dans une cabane. J’aurais préféré qu’elle tente des choses pour s’en sortir, même si c’est stupide, juste pour agir. Voler le téléphone de Vigan pour appeler elle-même les secours, abréger les souffrances d’Arielle pour aller plus vite. N’importe quoi, comme le font les gens dans des situations désespérées.

C’est pourquoi j’ai plus apprécié Mathias. C’est un caractère fort, un homme marqué par le destin et les circonstances. Il est combattif et vraiment prêt à tout pour sa survie, ce qui en fait un personnage fort et imprévisible. J’ai croisé les doigts pour qu’il s’en sorte parce qu’une telle envie de vivre méritait de réussir.

Je chipote un peu parce que c’est tout de même un bon roman qui permet d’envisager la splendeur des montagnes albanaises mais ne m’a pas donné envie d’y partir en randonnée… On se demande bien pourquoi…

Et toi, Ami Lecteur, qu’en penses-tu ? Vas-tu te laisser guider sur les pentes albanaises ?

Dis-le moi en commentaire.

Six Fourmis Blanches

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