Six of Crows, tome 2 : La Cité corrompue
Ami Lecteur, il s’agit de la chronique du deuxième tome de la série Six of Crows. Si tu n’as pas lu le tome précédent, ça va forcément spoiler pour toi et ça serait dommage. Je te renvoie donc si besoin à mon billet sur Six of Crows (tome 1).
Six of Crows, tome 2 : La Cité corrompue de Leigh Bardugo
Editions : Milan
650 pages
Paru le 24 Mai 2017
Aperçu : Après avoir réussi à s’enfuir du Palais des Glaces, Kaz et ses compagnons se sentent invulnérables. Un revirement de situation va cependant changer la donne d’une partie mortelle que devront jouer les jeunes prodiges du crime. Alors que les grandes puissances Grisha s’organisent pour leur mettre la main dessus, Kaz imagine un plan, entre vengeance et arnaque, qui leur assurera la gloire éternelle en cas de réussite, et provoquera la ruine de leur monde s’ils échouent.
Mon commentaire général : C’est fini !!! (se roule en boule dans un coin et pleure…)
Ma note : 9.5/10
La citation qui résume tout : « Toujours viser là où l’idiot ne regarde pas. »
Mon avis (garanti sans spoiler) :
Nous voilà de retour à Ketterdam, cité de tous les vices et de tous les profits !
Après avoir exploré Fjerda, la bande de Kaz se retrouve à nouveau dans leur ville, pour y vivre de nouvelles aventures toujours plus prenantes et riches en rebondissements. La terrible trahison dont ils ont été victimes, à laquelle il faut ajouter l’enlèvement d’Inej, sont de parfaites motivations pour les pousser vers la vengeance. Mais il faut d’abord libérer le Spectre…
C’est encore une fois parfaitement écrit, les personnages sont incroyables de justesse et de diversité et la société imaginée par Leigh Bardugo semble réelle tellement elle est précise et bien pensée. Rien n’a été laissé au hasard, tout comme les plans de Kaz Brekker.
Si je l’ai un tout petit peu moins aimé que le premier tome, c’est que je m’attendais à certaines évolutions qui ne sont pas arrivées et que j’ai parfois eu l’impression de tourner en rond dans certaines situations.
Néanmoins, c’est vraiment chercher la petite bête car j’ai évidemment adoré ce roman, que j’ai lu en deux jours malgré son format, partagée par des sentiments très étranges à la lecture des dernières pages. J’étais à la fois très pressée de voir comment tout ça allait se terminer mais j’étais aussi extrêmement triste de quitter cet univers extraordinaire, ainsi que ces personnages exceptionnels auxquels je me suis beaucoup attachée. C’est avec une peine immense que j’ai tourné la dernière page, un vide immense à la place du cœur, car il fallait les laisser partir. Mais bon, « pas de sanglots, pas de tombeaux », comme on dirait chez les Dregs.
Je ne pense pas non plus avoir la force ou l’envie de lire la trilogie Grisha de la même auteure. Même si j’adore de tout mon cœur cet univers, je crois que je ne pourrai pas m’empêcher de chercher en vain dans ces pages la silhouette boitante mais néanmoins fière du petit voyou le plus dangereux du Barrel…
C’est évidemment un gros coup de cœur :
Et maintenant, passons à mes commentaires non censurés... Attention spoilers ! Si tu ne veux pas en savoir plus sur l'histoire, arrête-toi ici !
Mes commentaires non censurés :
Le gros point fort de cette série, ce sont les personnages. Chacun à sa manière (sauf peut-être Kuwei) est terriblement attachant, même si mon chouchou reste toujours Kaz. Personnage à la fort et brisé, c’est pour moi l’un des meilleurs personnages masculins de la littérature. Mais nous y reviendrons.
J’ai beaucoup aimé le couple Jesper/Wylan, qui s’apportent beaucoup l’un à l’autre. Le mercurien est un petit garçon rejeté par sa différence, même s’il a largement montré son intelligence par ailleurs. Jesper a un vide en lui, peut-être dû à la perte de sa mère et à la dissimulation de sa vraie nature, qu’il compense par une addiction au jeu. Je suis persuadée que ces deux hommes sont idéaux l’un pour l’autre, car ils comprennent leurs forces et faiblesses et savent les compenser ensemble.
Du côté de Nina et Matthias, c’est l’acceptation de l’amour du Fjerdan pour la Grisha qui marque ce roman. Matthias a compris que les idées qu’on lui a inculquées ne sont dictées que par la haine de la différence. Les Grishas sont des êtres humains, dignes d’être aimés.
Et puis il y a Inej et Kaz, et c’est vrai que j’aurais vraiment aimé que leur amour éclate enfin au grand jour. Dans un sens c’est un peu le cas, car aucun des deux ne se ment plus à lui-même sur la nature de ses sentiments. J’étais un peu frustrée en refermant le livre mais une nuit est passée depuis et je comprends mieux. Les problèmes ne se résolvent pas parce que le livre doit finir. On ne vient pas à bout de traumatismes tels qu’ont vécu Inej et Kaz en six cent pages. Il faut du temps, de l’acceptation, « brique par brique » pour reprendre les mots de Kaz, pour réussir à s’en sortir. Ils sont sur le bon chemin et j’ai confiance en eux : ils y arriveront parce que ce sont des battants et que surmonter les difficultés, c’est ce qu’ils savent faire de mieux. (Je remarque que j’en parle comme si leurs vies continuaient après avoir refermé le livre, ce qui montre bien à quel point ils ont su me toucher et à prendre forme pour moi. Ils vivront dans mon cœur pour toujours).
Ce roman nous montre qu’il n’est pas nécessaire qu’un livre se finisse bien. Dans la vraie vie, les choses ne se finissent pas toujours bien. D’ailleurs, sans la magie des Grishas, tout ceci pourrait se passer dans notre monde. Ce ne serait plus de la fantasy mais un thriller et ça fonctionnerait toujours parce que cette série met l’accent sur les différences. Chaque membre de la bande de Kaz possède ses forces et ses faiblesses. Ils sont d’origines différentes, ils ne se comprennent pas toujours mais ils travaillent ensemble pour un même objectif et c’est ce qui importe. D’ailleurs, c’est leur complémentarité qui en fait une équipe de choc.
En tout cas, j’ai vécu des émotions très intenses avec cette duologie et si j’espère quand même une suite, je la porterai à jamais dans mon cœur comme une des meilleures séries de fantasy que j’aie lues. Merci Leigh Bardugo !
Et toi, Ami Lecteur, qu’en penses-tu ? ça te dit d’expérimenter la vengeance selon Kaz Brekker?
Dis-le moi en commentaire.