[CHRONIQUE] Au bout des doigts de Gabriel Katz
Au bout des doigts de Gabriel Katz
Editions : Fayard
340 pages
Paru le 21 novembre 2018
Aperçu : Au milieu du brouhaha de la gare du Nord, le prélude et fugue n°2 en do mineur de Bach s’élève. Mathieu, 20 ans, assis au piano en libre-service, joue. La musique est son secret, dont il ne parle pas dans sa banlieue. Là-bas, il traîne avec ses copains à monter des « business » louches, veille sur ses frère et sœur et aide sa mère qui travaille jour et nuit.
Un soir, un des coups de Mathieu tourne mal et il finit au poste sans personne à qui demander de l’aide. Sauf peut-être cet inconnu, Pierre, qui, après l’avoir entendu jouer à la gare, lui a donné sa carte de visite. Pierre pose une seule condition : il devra faire ses heures d’intérêt général comme homme de ménage au Conservatoire national supérieur de musique, dont il est le directeur. À contrecœur, Mathieu accepte. Pierre, quant à lui, a une toute autre idée en tête : il voit en Mathieu un génie de la musique – et peut-être sa seule opportunité de relancer sa carrière. Le pari de Pierre sera-t-il récompensé ? Mathieu acceptera-t-il d’aller vers son destin ? Avons-nous tous le droit à une seconde chance ?
Mon commentaire général : quelques fausses notes sur la fin…
Ma note : 7/10
La citation qui résume tout : « L’excellence, c’est plus que du talent, c’est du travail, de l’envie, de l’acharnement, de l’instinct. » (p.106)
Mon avis (garanti sans spoiler) :
Je découvre Gabriel Katz dans un nouveau genre, le contemporain, qui lui réussit, comme tout ce qu’il touche.
Au bout des doigts est la retranscription en livre du film du même nom, et après avoir lu le roman, je regarderai très probablement le film, ne serait-ce que pour entendre la musique.
D’ailleurs, c’est ce qu’il m’a manqué : la musique. Il aurait fallu une playlist spéciale pour les novices en classique dans mon genre. En fait, la musique est presque un personnage du livre à part entière tant elle a d’importance dans la vie de Mathieu, même s’il ne le réalise pas.
Mathieu, 20 ans, habite La Courneuve. Manutentionnaire dans un entrepôt, il n’a pas vraiment d’espoir en l’avenir. C’est pourquoi les quelques minutes hors du temps qu’il grapille en attendant le RER sur le piano en libre-service de la gare du Nord lui sont essentielles. Jusqu’à ce qu’il retienne l’attention d’un homme. Pierre est Directeur du Conservatoire national supérieur de musique et il reconnaît le talent exceptionnel de Mathieu. Cette rencontre va bouleverser leurs vies bien rangées…
Comme les notes coulent sur le piano sous les doigts de Mathieu, les pages ont défilé sous les miens. La plume de Gabriel Katz est encore une fois fluide et addictive.
Je me suis plongée avec délices dans la musique et l’abnégation dont il faut faire preuve quand on est musicien. Vraiment, je maintiens : j’aurais adoré une bande son pour accompagner ma lecture.
Pourtant, les personnages sont parfois clichés, manichéens. L’opposition banlieue/Paris, même si elle existe réellement est souvent très tranchée. Ça manquait de nuances.
Et puis l’intrigue n’est pas compliquée à deviner, jusqu’à la fin qui fait vraiment comédie dramatique américaine. Et d’ailleurs, il ne manquerait pas quelques pages ? Moi qui n’aime pas les fins ouvertes, je suis restée sur ma faim. Je suppose qu’il faudra que je voie le film pour en savoir plus. C’est peut-être le but.
En résumé, Au bout des doigts est une très belle ode à la musique et la passion, sans occulter le travail acharné qui se cache derrière et qu’on a tendance à oublier. Je regrette seulement de la prévisibilité dans l’intrigue et des personnages trop cliché.
Et maintenant, passons à mes commentaires non censurés... Attention spoilers ! Si tu ne veux pas en savoir plus sur l'histoire, arrête-toi ici !
Mes commentaires non censurés :
Sincèrement, j’ai espéré ne pas assister à cette fin qui se devinait des kilomètres à l’avance. On a déjà vu mille fois ce genre de course contre la montre partout, des comédies romantiques aux thrillers. Tu sais : le personnage qui renonce (à l’amour/au challenge de sa vie, etc.) et qui change d’avis à la dernière minute et qui s’élance, yeux rivés sur sa montre, jusqu’à l’aéroport/un concours/une bombe qui va exploser…
J’aurais même préféré qu’on laisse Michelet jouer et se ramasser. C’est dire.
C’est vraiment dommage de finir sur cette note alors que le reste était super, mis à part la dichotomie banlieue/Paris qui aurait pu être gommée davantage.
Et puis, on ne connaît pas le résultat du concours, c’est agaçant, même si les dernières pages, pleines d’émotions, laissent penser qu’en fait, ce n’est pas si important. Mathieu a osé, c’est l’essentiel. Il s’est libéré de son carcan. Mais j’aurais aimé savoir, tout comme j’aurais voulu connaître les mots de M. Jacques.
Tant pis.
Et toi, Ami Lecteur, qu’en penses-tu ? Aimes-tu la musique classique ?
Dis-le moi en commentaire.
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