[CHRONIQUE] Les chats des neiges ne sont plus blancs en hiver de Noémie Wiorek
Les chats des neiges ne sont plus blancs en hiver de Noémie Wiorek
Editions : L’Homme Sans Nom
408 pages
Paru le 1er juin 2020
Aperçu : Morz est la terre la plus au nord du monde. Des siècles plus tôt, la neige a cessé de tomber et la glace a fondu, devenue une boue informe et immonde.
Il y a une ombre dans l'est de Morz ; celle de Noir, un esprit maléfique prêt à tout pour provoquer la ruine du royaume. Sur ses talons court le Second, un guerrier prodigieux, plus cruel et féroce que tous les séides gravitant autour d'eux.
Il y a un enfant sur le trône de Morz : on attend de lui la ferveur de ses ancêtres pour maintenir le royaume dans la Lumière. Mais le prince Jaroslav doute de sa place, de son pouvoir, et ne souhaite qu'une seule chose : vivre en paix.
Et dans le nord, près des montagnes, ourdissent les sorcières, vengeresses, dévorées par le rêve incertain de refaire un jour tomber la neige sur leur monde déchu.
Mon commentaire général : Comme un rêve…
Ma note : 6/10
La citation qui résume tout : « Que pouvaient les N’dus, les sorcières, un esprit, des humains désœuvrés et une poupée de guerre contre un dieu ? » (Chap. 14)
Mon avis (garanti sans spoiler) :
Les chats des neiges ne sont plus blancs en hiver est un roman intrigant. Pour son titre tout d’abord, qui trouve une explication en toute fin de roman.
Et puis pour son histoire, qu’il est très difficile de résumer.
Au royaume de Morz, deux clans s’affrontent. Celui de Noir, tout d’abord, un être mystérieux qui cherche à ramener l’Hiver, avec l’aide de Second, son féroce guerrier, des N’dus, des créatures étranges, et des cruelles sorcières. De l’autre, c’est le clan du prince Jaroslav, encore adolescent, et pourtant forcé de régner.
C’est avec une plume très poétique que Noémie Wiorek entraîne le lecteur dans son imaginaire foisonnant et pourtant sombre, une dark fantasy qui joue avec les clichés du genre. La lutte du Bien contre le Mal, notamment, où lorsqu’on creuse un peu, on réalise que les frontières ne sont pas si nettes qu’on le pensait.
Les personnages sont ainsi pensés. Très humains, dans le sens où leurs motivations sont guidées par leurs émotions. Au final, on ne sait plus vraiment qui sont les méchants ou les gentils. En fait, chacun suit des intérêts qui leur sont propres.
L’impression qui reste après la lecture est celle d’un rêve. Le récit est très onirique ; les contours sont un peu flous ; on ne sait plus trop ce qu’on a lu. C’est à la fois la qualité et le défaut de ce roman. Au final, je ne m’en rappelle plus vraiment et je ne crois pas avoir tout perçu. C’est un peu confus.
En résumé, j’ai aimé la très belle plume de l’autrice, mais je suis restée spectatrice d’un récit trop abstrait pour pouvoir m’y raccrocher.
Et maintenant, passons à mes commentaires non censurés... Attention spoilers ! Si tu ne veux pas en savoir plus sur l'histoire, arrête-toi ici !
Mes commentaires non censurés :
Là où Noémie Wiorek réussit le plus à flouter les clichés, c’est dans son approche du Bien et du Mal. Le clan de Noir paraît bien plus humain que celui de Jaroslav. Le prince n’est qu’un adolescent manipulé, au bord de la folie. La scène finale en est le paroxysme : le prince, dépassé par le pouvoir des lions, n’est plus qu’un pantin sanguinaire. Et que dire de Tomislav, le champion adulé, qui traite Agnieszka comme une poupée.
Au contraire, l’amour et le respect semblent plutôt associés au clan de Noir. Ceux qui le rejoignent le font par conviction. Même s’ils ont recours au massacre et à la magie noire, ils semblent plus humains que le clan du « Bien ».
Je me suis d’ailleurs beaucoup plus attachée à Ania qu’aux autres personnages. C’est d’ailleurs ce qui m’a fait continuer ma lecture, tant je voulais savoir ce qui allait lui arriver. Sinon, j’aurais probablement laissé tomber avant, puisque le reste était très confus pour moi.
Et toi, Ami Lecteur, qu’en penses-tu ? Ce titre t’intrigue-t-il ?
Dis-le moi en commentaire.
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