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Les lectures de Doris
25 décembre 2019

[CHRONIQUE] L’étrange cas de Juliette M. de Megan Shepherd

l'étrange cas de juliette m T1L’étrange cas de Juliette M. de Megan Shepherd

Editions : Milan collection Macadam

439 pages

Paru le 2 mai 2013

Aperçu : Londres, 1895.

Juliette Moreau n'est plus rien. Sa vie a basculé le jour où son père, le plus éminent chirurgien de Londres, a été accusé d'ignobles pratiques médicales. Est-il mort ? En fuite ? Nul ne le sait. Une chose est sûre : Juliette doit maintenant se débrouiller seule pour survivre. Et tenter de répondre à cette terrible question qui l'obsède : qui est vraiment son père ? Un fou ou un génie ?

 

 

 

 

 

Mon commentaire général : ça change…

Ma note : 6/10

La citation qui résume tout : « Je devais découvrir qui était mon père : monstre, ou génie incompris. » (p.65)

Mon avis (garanti sans spoiler) :

L’étrange cas de Juliette M est l’adaptation young adult d’un classique de la science-fiction, L’île du docteur Moreau écrit par H.G. Wells au XIXème siècle, en introduisant un point de vue novateur, celui de la fille du fameux docteur.

Ce personnage n’existait pas dans l’œuvre originelle, qui a subi ici quelques transformations, plus ou moins intéressantes, mais le message principal a été conservé : celui de l’opposition entre l’humanité et l’animalité, dans tout ce que cela implique.

Nous nous plaçons en effet du point de vue de Juliette, dont le père, un éminent médecin londonien, a disparu du jour au lendemain, suite à l’éclatement d’un scandale le concernant. Juliette vit seule depuis la mort de sa mère, quelques années auparavant, et survit comme femme de ménage à la faculté de médecine. Or quand une carte anatomique de son père reparait, elle suit sa piste en espérant répondre à la question obsédante qui la poursuit : son père était-il fou ou un visionnaire ? Or cette quête va la mener beaucoup plus loin que prévu…

Ce roman tranche clairement dans le paysage de la littérature YA par son thème, tout d’abord, mais aussi par son ambiance, glauque et violente. A fuir pour les allergiques au sang et aux descriptions gores ! C’est presque un huis-clos à l’atmosphère assez pesante, où le danger, sous une forme inconnue, rôde à chaque instant

Pourtant, il m’a manqué des approfondissements pour pleinement apprécier cette histoire. La plume est ainsi assez froide, ce qui ne véhicule pas les émotions des personnages. Et pourtant, ils devraient en ressentir, avec tout ce qui les poursuit ! En plus l’autrice a fait le choix de succomber au cliché indéboulonnable du young adult : le triangle amoureux dont on se serait bien passé au vu de tous les autres sujets qui auraient gagné à être développés. Rappelons qu’il s’agit d’une époque où la place des femmes est assez restreinte, et l’intelligence de Juliette ainsi que son goût pour les sciences, plutôt inhabituels, sont relégués au placard. Au lieu de montrer cette face de la jeune fille, Megan Shepherd la fait plutôt passer pour une girouette capable de s’avouer amoureuse d’un jeune homme une ligne et se de jeter dans les bras d’un autre à la ligne suivante (véridique !).

Par conséquent, même si la fin est plutôt déchirante, je ne pense pas lire la suite, ne m’étant pas assez attachée à Juliette pour poursuivre son histoire.

 

Et maintenant, passons à mes commentaires non censurés... Attention spoilers ! Si tu ne veux pas en savoir plus sur l'histoire, arrête-toi ici !

 

Mes commentaires non censurés :

Comme dans l’œuvre originelle, Megan Shepherd a bien fait ressortir le contraste entre l’humanité et l’animalité. Les créatures, animales à la base, apparaissent ainsi bien plus humaines que le cruel médecin qui les a créés.

Cette même opposition vit à l’intérieur de Montgomery, capable d’une bonté sans fond avec les villageois, mais aussi de leur donner « vie » avec toute la torture que cela implique. C’est un personnage qui aurait gagné à être plus développé. Juliette qui se porteuse de la même dualité ne montre pourtant pas tant d’ambiguïté.

Edward, personnage de l’œuvre originelle, a lui aussi été modifié. Le naufragé est en fait un évadé de l’île, l’œuvre la plus aboutie du docteur. J’ai clairement été surprise par ce retournement de situation auquel je ne m’attendais pas, même si je pressentais des secrets bouleversants chez le jeune homme, car imaginer un tel niveau de réussite médicale à cette époque parait exagéré. Le jeune homme possède des griffes rétractables ou une métamorphose complète, qui l’approchent plus des X-Men que des autres créatures !

S’il est bien de faire découvrir un classique de la SF aux adolescents sous une forme qui est certainement plus abordable, il est tout de même dommage d’avoir cédé aux sirènes des clichés.

 

Et toi, Ami Lecteur, qu’en penses-tu ?  As-tu déjà entendu parler du docteur Moreau?

Dis-le moi en commentaire.

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