[CHRONIQUE] Until the end de Laura S. Wild

Until the end de Laura S. Wild

Editions : Hugo & cie

474 pages

Paru le 5 Septembre 2019

Aperçu : Un soir d’octobre, alors que Mila rentre chez elle, quelqu’un l’attend en bas de son immeuble. Une main se plaque sur sa bouche, et un 4X4 l’emporte...

Lorsqu’elle revient à elle, la jeune femme s’aperçoit qu’elle est séquestrée sans comprendre pourquoi elle a été prise pour cible. Qui est son ravisseur ? Que lui veut-il ?

Elle va devoir apprendre à vivre avec Carter, l’homme chargé de la surveiller, qui la trouble autant qu’il la terrifie. Pour Carter, Mila n’est qu’un contrat de plus à honorer. Sa mission est simple : l’enlever, la maintenir prisonnière puis la relâcher une fois la rançon payée. Mais quelque chose chez sa captive lui fait baisser la garde. Et il laisse malgré lui un lien se créer entre eux...

Carter et Mila en découvrent chaque jour davantage l’un sur l’autre et la jeune femme réalise que malgré les apparences, son ravisseur porte un lourd fardeau et qu’il est peut-être prisonnier autant qu’elle...

Mon commentaire général : Une histoire qui ne plaira pas à tout le monde…

Ma note : 8/10

La citation qui résume tout : « Carter est la lumière et les ténèbres réunies dans un seul corps. Et il lutte pour ne pas laisser l’obscurité l’engloutir. » (Chap. 30)

Mon avis (garanti sans spoiler) :

J’avais découvert la délicatesse de Laura S. Wild avec sa duologie My escort love et si j’avais trouvé ça très mignon, elle se révèle avec Until the end dans un genre complètement différent, à la limite de la dark romance. Il est certain que ce roman ne plaira pas à tout le monde, voire déclenchera une volée de polémiques due au sujet très sensible abordé ici : une relation entre un kidnappeur et sa captive.

On est de toute évidence pas très loin du syndrome de Stockholm : c’est indubitablement un livre qui amène à se questionner, qui pousse le lecteur à analyser ce qu’on lui présente, à douter, à se demander ce qu’on ferait à la place des personnages.

Ces personnages, ce sont Mila et Carter. Ludmila, dite Mila, est enlevée par Carter un soir alors qu’elle rentre tard. Séquestrée par celui-ci et un complice, la jeune femme découvre le sens du mot peur, surtout que Carter n’a pas l’air très équilibré… Or quelque chose change. L’enjeu du kidnapping est subitement modifié, obligeant Carter à déplacer sa captive pour la protéger de son commanditaire. Et puis les sentiments s’en mêlent. L’amour est-il possible entre un ravisseur et sa prisonnière ?

Contrastant avec le sujet très dérangeant, la plume est belle, le récit fluide et j’ai tourné les pages avec beaucoup d’envie. Sans vouloir trouver d’excuses à qui que ce soit, j’ai apprécié cette histoire. Ça m’a évidemment mise en colère ou troublée dans mes convictions. J’ai eu mal pour Mila, mais aussi pour Carter.

Je ne crois pas qu’on fasse ici l’apologie de la violence ni que l’autrice avait dans l’optique de romantiser les kidnappings, mais juste de raconter une histoire différente, qui met en scène des personnages dans une situation dramatique, et il est évident qu’on ne justifie pas ce genre de pratiques.

Ce n’est pas une lecture aisée, et l’avertissement de l’autrice en début de roman était nécessaire. C’est une lecture dont on ne sort pas indemne. Mais j’aime être bousculée et amenée sur des pistes de réflexion différentes. Moi j’ai aimé, ce qui ne veut pas dire que tu aimeras aussi. Comme je le disais, c’est typiquement le genre d’histoire qui ne peut pas faire l’unanimité, mais ça ne veut pas dire que c’est un mauvais roman, bien au contraire.

Et maintenant, passons à mes commentaires non censurés... Attention spoilers ! Si tu ne veux pas en savoir plus sur l'histoire, arrête-toi ici !

Mes commentaires non censurés :

Il est évident que s’attacher à Carter est impossible pour le lecteur (et je ne crois pas que ce soit le but recherché). C’est un jeune homme brisé par son passé, sujet à une profonde dépression, atteint d’une forme de bipolarité assez violente, surtout qu’elle n’est pas traitée. Je n’ai pas vérifié la crédibilité des manifestations de cette maladie. Je n’ai pas cherché à savoir si de telles crises de rage ou de paranoïa étaient possibles avec cette pathologie. Je ne suis pas médecin, je suis juste lectrice et je n’ai pas vocation à contrôler chaque détail des romans que je lis. Je suis là pour vivre une histoire.

La naissance de sentiments dans cette situation extrême est questionnable, c’est même la réaction la plus logique. Est-il possible de s’amouracher de son ravisseur, surtout quand celui-ci s’est montré particulièrement violent ? Le syndrome de Stockholm ne semble ici pas en cause, la relation développée entre Mila et Carter ne répondant pas à ses critères. D’ailleurs Mila doute, elle s’éloigne pour tester la véracité de son amour.

Je n’ai pas eu l’impression que Laura S.Wild romantisait les violences faites aux femmes ni qu’elle idéalisait Carter. Il n’y a pas de notion de gentils ou de méchants, les proches de Mila révélant finalement la plus terrible des trahisons. Ça fait pour moi partie des romans qui remettent tout en question comme Jamais plus, qui font voir les choses sous un angle différent. Je ne sais pas si le sujet fera ici plus réagir parce que c’est un livre classé en « romance », alors que dans La casa de papel, par exemple, ça ne fait couler autant d’encre…

Je suis une féministe convaincue, je ne soutiendrai jamais aucune atteinte à la liberté ou l’intégrité des femmes. Pourtant, je ne me suis pas sentie attaquée par les propos de l’autrice, je n’ai pas cru qu’il s’agissait d’un modèle à reproduire. C’est juste une histoire.

Et toi, Ami Lecteur, qu’en penses-tu ?  Laisseras-tu leur chance à Mila et Carter?

Dis-le moi en commentaire.

Comments

[Kimysmile]

J'ai vraiment aimé ce livre !

[Fantasybooksaddi]

Ce roman m'intrigue !