[CHRONIQUE] Récits du monde mécanique, tome 2 : Scents of Orient de Marianne Stern
Ami Lecteur, il s’agit de la chronique du deuxième tome de la série Récits du monde mécanique. Si tu n’as pas lu le tome précédent, ça va forcément spoiler pour toi et ça serait dommage. Je te renvoie donc si besoin à mon billet sur Smog of Germania (tome 1).
Récits du monde mécanique, tome 2 : Scents of Orient de Marianne Stern
Editions : Le Chat Noir
392 pages
Paru le 8 Février 2017
Aperçu : 1916, Surat, Raj britannique
Le gouverneur Lord Nelson mène depuis cinq ans les affaires de la British East India d’une main de maître, quand il reçoit une nuit la visite du capitaine Clive. La Couronne britannique est à la recherche d’une vieille connaissance du gouverneur, un Allemand du nom de Herr Maxwell, et Clive pense que Nelson possède des informations susceptibles de le trouver.
Dès lors, Surat se change en nid d’intrigues. Très vite, il apparaît que les Anglais ne sont pas les seuls sur les traces de l’Allemand : la tyrannique duchesse Elzebeth, ainsi que ce séduisant Français sont eux-aussi derrière lui. Nelson se croyait en-dehors de ces histoires, jusqu’au jour où Maxwell en personne le contacte, pour lui demander de l’aide.
Entre complots, aérostats, orfèvrerie et gros diamants, la petite existence tranquille de Lord Nelson s’apprête à être complètement bouleversée…
Mon commentaire général : Voyage, Voyage !
Ma note : 6/10
La citation qui résume tout : « Un zeppelin, un livre mystérieux, le Grand Mogol, et maintenant, un miroir… » (p. 132)
Mon avis (garanti sans spoiler) :
Après avoir refermé Smog of Germania, j’avais très envie de me replonger dans ce monde fait de zeppelins, de créatures mécaniques et de personnages si attachants dans leur humanité. Il m’aura quand même fallu un an pour me procurer Scents of Orient, mais il n’aura pas traîné longtemps dans ma PAL.
Ce roman est à la fois une suite et un spin-off de Smog of Germania. L’action se déplace de Germania aux Indes, on retrouve la même atmosphère steampunk sans la brume, et l’amour de l’autrice pour les mécanismes. Evidemment, la plume est toujours aussi riche et soignée, et c’est toujours un plaisir de parcourir ces pages.
D’autre part, ce sont des personnages différents que l’on suit ici et c’est ce qui fait à la fois le sel et le défaut de ce livre. Il est plaisant de découvrir d’autres caractères, d’autres motivations mais je m’étais tellement attachée au duo des frères du tome précédent qu’ils m’ont terriblement manqué. Même si Max est au cœur du récit (parce que tout le monde le recherche pour des raisons diverses et variées), je n’ai pas retrouvé ce qui m’a fait aimer Smog of Germania, c’est-à-dire la complicité de ces jumeaux aussi différents que le jour et la nuit. Les intérêts des uns ne sont pas ceux des autres, et encore, ceux dont on a connaissance.
De plus, j’ai trouvé l’intrigue assez brouillonne et je m’y suis parfois perdue. Au final, il ne s’y passe à la fois pas grand-chose (parce que la trame est en fait assez mince) et beaucoup à la fois (car beaucoup de scène d’action/fuites/combats et plusieurs points de vue). Là encore, j’ai préféré le tome 1, peut-être plus linéaire dans ses enjeux.
Néanmoins, je lirai le dernier tome de cette trilogie, Realm of broken faces car j’ai toujours l’espoir de recroiser ceux qui m’ont tant manqué et que je ne peux laisser de côté cet univers si bien pensé sans savoir le fin mot de l’histoire.
Et maintenant, passons à mes commentaires non censurés... Attention spoilers ! Si tu ne veux pas en savoir plus sur l'histoire, arrête-toi ici !
Mes commentaires non censurés :
Max, Jeremiah et même cette agaçante Viktoria m’ont tellement manqué !
Pourtant Lord Nelson n’a rien à envier à la jeune fille côté exaspérant, avec ses manières et son amour de la parade. Le gouverneur pense davantage à assortir la couleur de ses bagues à sa tenue et l’identité de celui qui le rejoindra pour la nuit qu’à ses affaires à ce qu’il transpire. Je ne lui ai pas non plus trouvé de forte évolution à travers le roman, à l’inverse de Viktoria. J’ai donc eu du mal à m’attacher à lui.
Bellecourt joue le rôle du charmeur, l’espion à la James Bond, qui se sort de (presque) toutes les situations inextricables et séduit tout le monde. Il m’a toutefois manqué de connaissances sur lui pour qu’il puisse me toucher. Charles reste très mystérieux, ne montre que ce qu’il veut bien nous montrer, et c’est insuffisant pour que je puisse m’accrocher à un personnage.
Il y a bien Max, qui m’a plus fait l’effet d’un caméo ou d’un personnage secondaire, qu’un protagoniste. Il incarne le fil rouge du roman, celui vers lequel tous les autres tendent, sans qu’on sache vraiment pourquoi (et je me suis demandée s’ils le savaient eux-mêmes). Je ne l’ai de plus pas vraiment reconnu tel que je me souviens de lui. Max existe plus en tant qu’objectif que comme personnage à part entière.
Et cette mort, faut-il y croire ? Sachant que personne n’a vu son corps, je ne parierai pas si vite sur la défaite de Herr Maxwell… L’orfèvrerie a encore de belles heures devant elle…
Direction la France, théâtre du troisième tome, pour s’en convaincre !
Et toi, Ami Lecteur, qu’en penses-tu ? T’envoleras-tu vers les Indes ?
Dis-le moi en commentaire.