[CHRONIQUE] Les petites reines de Clémentine Beauvais
Les petites reines de Clémentine Beauvais
Editions : Sarbacane
270 pages
Paru le 1er avril 2015
Aperçu : À cause de leur physique ingrat, Mireille, Astrid et Hakima ont gagné le « concours de boudins » de leur collège de Bourg-en-Bresse. Les trois découvrent alors que leurs destins s’entrecroisent en une date et un lieu précis : Paris, l’Élysée, le 14 juillet. L’été des « trois Boudins » est donc tout tracé : destination la fameuse garden-party de l’Élysée !!!
Et tant qu’à monter à Paris, autant le faire à vélo – comme vendeuses ambulantes de boudin, tiens ! Ce qu’elles n’avaient pas prévu, c’est que leur périple attire l’attention des médias… jusqu’à ce qu’elles deviennent célèbres !!! Entre galères, disputes, rigolades et remises en question, les trois filles dévalent les routes de France, dévorent ses fromages, s’invitent dans ses châteaux et ses bals au fil de leur odyssée. En vie, vraiment.
Mon commentaire général : Un roman qui mérite tous les honneurs !
Ma note : 10/10
La citation qui résume tout : « Prends les insultes qu’on te jette et fabrique-toi des chapeaux avec.» (p. 95)
Mon avis (garanti sans spoiler) :
J’ai ouvert ce livre… et l’ai refermé à la dernière page, un sourire aux lèvres, une petite larme au coin de l’œil et l’envie de croquer la vie à pleines dents !
Les petites reines est un roman porté par une plume incroyable, fluide et moderne, pleine de dynamisme, d’humour et d’émotions aussi.
L’affection que je porte à ce livre tient notamment aux personnages, Mireille et sa grande bouche en tête, qu’on a juste envie de serrer très fort dans nos bras et qui délivrent ici une merveilleuse leçon de vie. Que faire quand on est adolescente, mal dans sa peau et qu’un concours cruel sur les réseaux sociaux vous élit Boudin d’Or, d’Argent ou de Bronze ? Se replier sur soi-même et pleurer toutes les larmes de son corps ? Non merci, ça, elles ont déjà donné. Rebondir et profiter de cette notoriété pour aller régler quelques comptes du côté de l’Elysée ? Oui, ça, c’est déjà beaucoup mieux. Et si elles y allaient en vélo depuis Bourg-en-Bresse et finançaient leur voyage par la vente de boudins ? ça, ça serait juste parfait.
Et c’est ce qu’elles font !
A travers ce road-trip, Clémentine Beauvais aborde des sujets d’actualité comme le harcèlement scolaire, le racisme, le handicap, la grossophobie ou l’acceptation de soi sur un ton léger, bourré d’humour, qui fait réfléchir, sans jamais pointer du doigt.
J’ai passé un moment de pur bonheur en compagnie des « Trois boudins » et leur chaperon, le solaire Kader, et je n’ai qu’une envie : lire à nouveau un roman de cette formidable (et très prolifique) autrice !
C’est un vrai coup de cœur, et un roman que je recommande à tous, adultes comme adolescents, même s’il est classé jeunesse, car il y a des choses qu’on doit ressentir par soi-même pour en prendre conscience :
Et maintenant, passons à mes commentaires non censurés... Attention spoilers ! Si tu ne veux pas en savoir plus sur l'histoire, arrête-toi ici !
Mes commentaires non censurés :
On m’avait dit du bien de ce roman, et le résumé promettait déjà des moments de fou rire mais je ne pensais sincèrement pas aimer autant.
Comment imaginer une seconde que j’allais rencontrer des jeunes filles extraordinaires de détermination et de courage ou un jeune homme rempli d’une abnégation exemplaire à travers ces 270 pages qui ont défilé entre mes mains à la vitesse d’un dépliant touristique ?
Il faut dire que Mireille et ses amies font preuve d’une force de caractère impressionnante pour des adolescentes de leur âge. Enfin, c’est surtout Mireille qui pousse tout ce petit groupe, avec ce ton mordant qui la distingue des autres.
Mireille a décidé de ne pas faire de son physique une affaire d’état et a développé une intelligence et un sens de la repartie jamais vues dans la littérature adolescente. Elle ne s’apitoie jamais sur son sort, ce qui est peut-être une façade, mais en ayant passé quelques heures dans sa tête, je ne lui ai découvert de faiblesse que pendant la rencontre avec Klaus, durant laquelle cette colère qui la gardait éveillée s’est évaporée devant l’ignorance de son père biologique la concernant, et surtout lorsqu’elle réalise que son père, c’est Philippe Dumont. Evidemment, on peut aussi évoquer sa faiblesse concernant Kader, son « Soleil », et elle est d’autant plus touchante grâce à ce crush d’adolescente : Mireille a un cœur, et un gros, même si elle essaie de le cacher !
Les deux autres acolytes sont plus discrètes (et on les comprend, face à Mireille, personne ne fait le malin). Astrid, c’est la bienveillance et la protection incarnées. Elle se comporte comme une petite maman pour la troupe, surtout avec la jeune Hakima, un peu naïve, mais pleine de fraicheur.
Et puis il y a Kader, dont la luminosité éclaire les pages (ou alors c’est juste que c’est Mireille qui raconte !). Un héros dans l’âme, d’une générosité et d’un altruisme touchants. Un homme marqué par la vie, à qui on souhaite de trouver le bonheur, car il le mérite.
C’était le premier roman de Clémentine Beauvais que je lisais, et ça ne sera pas le dernier !
Et toi, Ami Lecteur, qu’en penses-tu ? Prêt à enfourcher ton vélo et à parcourir les routes de France ?
Dis-le moi en commentaire.
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