La maison des feuilles

La maison des feuilles de Mark Z. Danielewski

Editions : Points

752 pages

Paru le 12 Février 2015

Aperçu : "Je fais encore des cauchemars. D'ailleurs, j'en fais si souvent que je devrais y être habitué depuis le temps. Ce n'est pas le cas. Personne ne s'habitue vraiment aux cauchemars."

Ainsi parle Johnny Errand au seuil de cette Maison des feuilles, et de poursuivre sa mise en garde :

"Ça ne se produit pas immédiatement, mais sans prévenir vous vous apercevrez que les choses ne sont pas telles que vous pensiez qu'elles étaient."

Livre subversif, livre défendu, le lecteur est prévenu... et bien entendu tenté. Dans son introduction, Johnny explique comment il a trouvé un mystérieux manuscrit à la mort d'un vieil homme aveugle, décidé de le mettre en forme et de l'annoter de façon très personnelle. Le texte se présente comme un essai sur un film, le Navidson Record, réalisé par Will Navidson, un photoreporter, lauréat du prix Pulitzer. Will, qui vient d'emménager avec sa famille dans une maison en Virginie, filme son installation, réalisant une sorte de "home movie". Tout s'annonce bien jusqu'à ce qu'il découvre une pièce qui jusqu'alors n'existait pas. Passé l'étonnement, il se rend à une évidence troublante : la maison est plus grande à l'intérieur qu'à l'extérieur. Navidson tente d'explorer les lieux mais, après avoir manqué se perdre, il engage des explorateurs professionnels. L'horreur commence alors. Aussi bien pour les membres de l'expédition que pour le lecteur - lui-même égaré dans le dédale des notes qui envahissent les pages comme un lierre maléfique. Que cache la maison ? Quel est ce grondement qu'elle émet de temps en temps ? Pourquoi Johnny a-t-il ces cicatrices ? Pourquoi le manuscrit de Zampano semble-t-il le rendre fou ?

Mon commentaire général : Trop décousu…

Ma note : / (abandonné)

La citation qui résume tout : « On dirait que quelque chose attend. » (p.10)

Mon avis (garanti sans spoiler) :

La maison des feuilles est un livre très particulier, au croisement du roman, du témoignage, du documentaire et de l’art book. C’est un ouvrage qu’il faut avoir dans ses mains une fois dans sa vie pour en comprendre la complexité et le travail remarquable de l’auteur qui a mis 12 ans à l’écrire.

Ceci dit, si certains crient au chef d’œuvre, ce n’est pas une lecture qui conviendra à tout le monde, moi la première puisque je n’ai pas réussi à aller jusqu’au bout.

L’histoire est très difficile à raconter mais pour faire simple, il s’agit de l’essai d’un vieil homme à propos du documentaire réalisé par un célèbre journaliste sur son étrange maison et annoté par un jeune homme qui met la main dessus par hasard en déménageant. Tu suis ? Le lecteur a donc sur les yeux le manuscrit original du vieil homme, qui tente d’expliquer l’inexplicable filmé par le documentaire, mais interrompu par les notes – fréquentes et complètement hors de propos – du jeune homme.

Le plus intéressant dans ce récit, ce sont les descriptions des images du documentaire qui montrent cette maison hors du commun, dans laquelle des pièces apparaissent ou disparaissent. Malheureusement, elles ne sont pas très courantes.

Si j’ai aimé l’objet-livre, j’ai été complètement perdue par les interruptions, même s’il est plutôt sympa de devoir lire à l’envers ou avec un miroir de poche ! J’ai eu le sentiment de lire par obligation, parce qu’on en dit beaucoup de bien, sans réellement apprécier ma lecture. J’ai donc préféré abandonner pour me consacrer à un livre qui saura davantage me captiver. Vu la pile qui m’attend, ça ne devrait pas être difficile à trouver…

La maison des feuilles est donc un ouvrage à réserver aux lecteurs qui ne sont pas perturbés par les récits décousus et à une plongée certaine dans la folie…

Et maintenant, passons à mes commentaires non censurés... Attention spoilers ! Si tu ne veux pas en savoir plus sur l'histoire, arrête-toi ici !

Mes commentaires non censurés :

En soi le manuscrit de Zampano, le vieil homme, pourrait être intéressant sans les fréquentes et longues descriptions qu’il apporte de notions philosophiques ou mythologiques. Mais ce qui est vraiment captivant, c’est le Navidson record en lui-même, le fameux film tourné par les habitants de la maison. Et c’est ça que j’aurais aimé lire. Je n’ai pas vraiment senti l’angoisse de la famille Navidson, je n’ai pas ressenti les murs se refermer sur moi, parce que j’étais sans cesse interrompue dans ma montée émotionnelle par les notes incongrues de Johnny sur ses soirées de débauche.

La plongée de Johnny dans la folie est intéressante en soi mais les lettres de sa mère en annexe montrent que cela n’a rien à voir ni avec le manuscrit ou la maison mais plutôt à ses antécédents familiaux.

Pour moi qui croyait entrer de plein pied dans une espèce de maison hantée et en ressentir l’horreur, c’est plutôt raté. J’ai surtout ressenti beaucoup d’exaspération et d’ennui, même si le travail de mise en page et de construction est tout simplement exceptionnel.

Je pense que ce roman n’est tout simplement pas pour moi.

Et toi, Ami Lecteur, qu’en penses-tu ?  Découvriras-tu le Navidson record?

Dis-le moi en commentaire.

Comments

[Nico]

Hello.



Je viens de finir le livre et ta chronique me rassure: je ne suis pas le seul qui n'ai pas aimé. Tous ces commentaires excellents et ces très bonnes notes donnent très envie de le lire. Ca commence bien... mais ensuite: quelle lecture fastidieuse. Trop long. Trop interrompu. Le style académique qui m'a bien plu au début m'a insupporté ensuite. J'ai fini mais ça a été très long et très dur.



Je comparerais ce livre à de l'art moderne/ contemporain: pas accessible pour bcp, et tripotage intellectuel pour certains...