[CHRONIQUE] Le vide de nos coeurs de Jasmine Warga
Le vide de nos cœurs de Jasmine Warga
Editions : Hugo New Way
303 pages
Paru le 15 Mai 2015
Aperçu : À 16 ans, Aysel n'a qu'une obsession : planifier sa propre mort à la perfection. Entre sa mère qui la regarde à peine, ses camarades de lycée qui l'évitent, et son père responsable de l'accident fatal qui a marqué sa petite ville à jamais, pour Aysel la vie est devenue trop lourde à supporter. Seul problème, elle n'est pas sûre d'y arriver seule. C'est alors qu'elle découvre Suicide Partners, un site qui lui permettra de trouver le compagnon idéal. Et c'est FrozenRobot, alias Roman, victime d'une tragédie familiale, sur qui elle jette son dévolu. Aysel et Roman n'ont rien en commun, mais ils commencent à apprivoiser leurs failles. Alors que la date fatidique approche, Aysel va devoir choisir entre son envie de mourir et celle de convaincre Roman qu'il ne devrait pas se sacrifier. Et Roman n'est pas du genre facile à persuader...
Mon commentaire général : une jolie ode à la vie !
Ma note : 8/10
La citation qui résume tout : «Si j’ai un petit copain, il se prénomme la Mort. Et je suis presque sûre que Roman en est amoureux aussi. C’est une sorte de triangle amoureux qui a mal tourné. A moins qu’on la séduise tous les deux le 7 avril et que ça se finisse bien.»
Mon avis (garanti sans spoiler) :
Le vide de nos cœurs est un roman vraiment déstabilisant. Il réussit à traiter un sujet grave – la dépression et le suicide chez les adolescents – sans jamais mettre le lecteur mal à l’aise, bien au contraire.
L’histoire est racontée du point de vue d’Aysel, jeune fille de 16 ans qui souhaite mourir à cause de la dépression qui la ronge. Afin d’être sûre de passer à l’acte, elle s’associe avec Roman, garçon tout aussi perturbé qu’elle, détruit par la culpabilité. Or ces deux partenaires se sont bien, trop bien, trouvés et ce qui n’était à la base qu’un partenariat morbide se transforme peu à peu en une jolie histoire. Pourtant, l’espoir n’est pas le bienvenu dans cette équation…
Jasmine Warga réussit le tour de force d’aborder un sujet sensible sans tomber dans le grand dramatique ou la mièvrerie. Pourtant, la dépression est bien décrite, on en ressent toute la force et on s’attache facilement à ces deux adolescents qui ont connu des drames bien trop durs à porter pour leurs frêles épaules.
Ce roman est aussi une ode à la vie, à ce qui fait qu’elle mérite d’être vécue, à l’espoir et aux nombreuses possibilités qu’offre l’avenir. C’est une lumière dans un long tunnel sombre.
Un livre à mettre entre toutes les mains, des adolescents déprimés à leurs amis, aussi bien qu’aux parents qui sont parfois trop aveugles pour repérer les signes de la dépression chez leurs enfants.
Et maintenant, passons à mes commentaires non censurés... Attention spoilers ! Si tu ne veux pas en savoir plus sur l'histoire, arrête-toi ici !
Mes commentaires non censurés :
J’ai lu ce roman en une journée, car l’humour et la narration font que les pages se tournent d’elle-même, avec ce compte à rebours oppressant.
Aysel et Roman vont-ils vraiment passer à l’acte ? C’est la question obsédante que se pose le lecteur.
Ce que j’ai le plus apprécié, ce sont tous ces petits signes, ces petites lueurs d’espoir que l’auteure distille dans le récit : un sourire, une réflexion sur l’avenir, des mains qui se frôlent…
La transformation intervient peu à peu, au fur et à mesure que l’amour grandit. Ces deux inconnus réunis par la dépression se sont vraiment trouvés, ils retrouvent goût à la vie ensemble.
Cependant, j’ai trouvé la fin un peu trop brusque. La tentative ratée de Roman apporte un rebondissement bienvenu à un moment où l’histoire devenait un peu plate, mais il nous manque un épilogue, quelques pages supplémentaires qui montrent qu’on peut se sortir de cet état dépressif.
En tout cas, j’ai apprécié que l’auteure ne prenne pas de gants avec ses personnages. Roman est vraiment amoché et c’était indispensable de le dire, pour appuyer le fait que mourir est douloureux, pour casser certaines idées romantiques sur la mort (je pense au public adolescent).
En tout cas, j’ai découvert la jolie plume de Jasmine Warga et je considérerai ses prochains livres avec intérêt.
Et toi, Ami Lecteur, qu’en penses-tu ? Connais-tu la grosse limace nommée Dépression ?
Dis-le moi en commentaire.
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